Trop à l'étroit dans mes colères
Je voudrais tant pouvoir guérir
De quelques mots en quelques vers
Ce monde que je vois gémir
J'aspire encore à les ouvrir
Ces lourdes portes cadenassées
Qui nous isolent dans un empire
D'erreurs sans cesse ressassées :
Pourquoi la mort vient-elle frapper
Des gens innocents sans défenses
Quand leurs bourreaux sont épargnés
Seulement victimes de nos silences?
Pourquoi la force et la violence
Assurent-elles la victoire
A ceux qui n'ont pour seule conscience
Que d'aquérir plus de pouvoir?
Qui sont ces hommes qui mettent à mort
Au nom de dieux ou de justice
Leurs frères et soeurs qui ont pour tort
De n'être pas de leurs complices?
Pourquoi sont-ils donc condamnés
Tous les petits et les sans voix
A n'être que succédanés
De citoyens, privés de droits?
Tant de souffrances sur nos écrans
Nous habituent aux haut-le-coeur
Et rentre vite dans le rang
De l'impuissance, notre rancoeur.
Le rythme sourd des coups portés
Fait du malheur une habitude
Et l'on finit par supporter
De vivre dans sa servitude
Mais dans nos coeurs parfois résonnent
Et coulent les sanglots sanglants
Sur les feuilles noires d'un automne
Au vent d'orage froid et cinglant
Brest le 15 janvier 2011