mardi 23 août 2011

Les jardins d'enfants

Promenade du dimanche
Papa pousse la poussette
Quand maman, elle, se penche
Sur le grand en trottinette

Ils croisent sur leur chemin
Un père aux deux mains prises
Conscient que dès demain
Ses journées seront grises

Quinze jours à attendre
Pour goûter aux câlins
Aux petits gestes tendres
Juste pour deux matins

La moitié des vacances
Plus un week-end sur deux
Avec un peu de chance
Quelques jours de mieux

Alors il s'y accroche
A ces deux mains menues
Plus fort lorsque s'approchent
Ces jours qu'il ne compte plus

Ces jours où il évite minutieusement
Les cours des écoles et les jardins d'enfants


Brest, le 23 août 2011

samedi 20 août 2011

Les paroles silencieuses

Butineur buriné
Par les nombreux soleils
Les vents et les marées
Qui me tiennent en éveil
Je me puise et m'épuise
Dans les contre-courants
Sans que ne s'amenuisent
Mes désirs dévorants

Excitante inquiétude
Quand s'approche l'instant
Du sourire en prélude
Aux baisers persistants
Quand aux lumières du soir
Les corps se resserrent
Excuse prémonitoire
Aux frôlements de chairs

Puis le coeur qui s'affole
Quand s'entrouvre la bouche
Feu offert en corolle
Aux lèvres qui se touchent
Les mains qui se découvrent
En caresses soyeuses
Et qui bientôt se couvrent
De paroles silencieuses

Alors la nuit entière
Ouvre aux corps impatients
Les brûlantes frontières
De ses jeux innocents

Et le soleil surpris
De ne pas éveiller
Les amants endormis
Décline, émerveillé

Brest, le 20 août 2011

lundi 15 août 2011

Ces cités aveugles

Effervescence de rue
Une forme se dessine
Et sous les bombes explose
Un visage qu'illuminent
Les couleurs qui se posent
Sur le gris disparu

Nocturne fièvre urbaine
En quelques gestes vifs
L'éphémère impose
Ses crimes inoffensifs
Dans la métempsychose
Des murs mis en scène

Dans ces cités aveugles
Les regards renaissent
La rue devient musée
Chroniqueuse, poétesse
Laissant les âmes usées
Jouer les fines gueules

Brest, le 15 août 2011