à M-L
Les horizons de nos ciels irisés
S’enlacent, s’embrassent et s'embrasent
Laissant les sangs se lasser, épuisés
Des motions d'émotions qu’on arase
Les gouffres de nos cœurs finement
ciselés
Se parent d'un noir profond qui répare
Les viles mille vies d’un instant
morcelé
Qui souffre quand le jour à nouveau s'en
empare
L’oubli est un repos que les cœurs
guerriers
Déciment sans combattre
Les défaites ont des dates en dettes d’usurier
Dont le prix se paye sans débattre
Le triste mois précédant l’armistice
Détonne dans le gris de l’automne
Souvenir soliste entre les deux
solstices
Qui s’étonne des chagrins autochtones
Mais la jovialité, soudain, retombe
Et rallie la lie de la réalité :
Un souvenir repose dans sa tombe
Sur son bonheur, aussi par la mort, alité.
Au musée, s’amuse alors Mona-Lisa
Silencieuse muse d’un des sens
De voir ce cœur qu’elle monopolisa
Sertir la douleur en toute indécence
Et le précieux joyau forgé si près du
ciel
Étouffé à présent au profond des abysses
Brille sous les soleils noirs sacrificiels
D'artifices volés aux feux d’Amaryllis
Brest le 9 octobre 2015