mercredi 26 juin 2013

Combat

Se battre. Ne rien lâcher. Reprendre pas à pas du terrain sur le reflet inconnu du miroir. Relever la tête et rendre coup pour coup à l'indicible peine qui assène des salves de blessures invisibles. Chercher dans la rage de son inquiétude et de sa peur, le courage qui, d'un revers vengeur, expulsera ses démons dans un gouffre plus profond que celui qu'ils ont creusé. Les noyer avec soi pour renaître des cendres de celui qui est devenu après avoir été. Garder la flamme au cœur, celle qui fait briller le sourire apparent et continuer de chercher la brise salutaire qui, pénétrant à nouveau dans l'antre mortifère aux parois graniteuses, soufflera sur les braises éparses de l'ancien bûcher pour le porter à l'incandescence salvatrice qui saura consumer les restes du présent afin que ne survivent pas les meutes glapissantes des enfers.

Mettre un genou à terre, parfois, c'est prendre de l'élan.


TER 854841 - Châteaulin - Brest, le 26 juin 2013

mardi 25 juin 2013

Tentative Surréaliste

Laisser l'encre m'irriguer, directement du cerveau à la page, artères et veines devenues bouillonnantes pour qu'explose l'orage, la violence des mots rentrés, tempête de particules sur l'éclair blanc d'un rectangle innocent.
Peut-être saurais-je alors percevoir en ce jour dans ma persévérante pusillanimité l'évidence d'un sentiment de persécution persistante.
Et alors, soit! Il en sera ainsi et les vents élogieux cesseront de faire tinter les cloches qui firent ma renommée pour les laisser tomber et se répandre en un assourdissant vacarme sur les cicatrices douloureuses d'un passé silencieux.
Et cette bile infecte, logorrhée nauséeuse de phrases vaines cherchant à sceller le destin qu'elles me choisissent sous l'apparente lucidité de mots suspendus à la compréhension nécessaire de ceux qui les précèdent, coulera le long des sillons rances que l'intransigeance de mon orgueil creusa dans les années noires où mon humanité sombra, cédant à l'appel de la barbarie et de l'immondice, noyée dans les profondeurs abyssales et fauves, frêle esquif à la dérive trouvant à s'abriter sous l'insolent soleil d'un nombrilisme artificiel.
Une fois les remparts détruits, il reste toujours des ruines.
Châteaulin, le 25 juin 2013

samedi 22 juin 2013

Ces majestés des ports

Tranquilles et puissants, veillent ces échassiers
De la pointe du jour au plus noir de la nuit
Insensibles aux vents dans leur robe d'acier
Défiant les ciels lourds d'être chargés de pluie

Déchiquetant l'azur de leur (hautes) silhouettes
Ils sont dans l'or du soir des joyaux ombrageux
Délicates brisures que quelques (vols de) mouettes
Assignent en perchoirs, hardis et outrageux

Dans le petit matin, ces majestés des ports
Sous la main de l'homme, redeviennent sujets
Exécutant sans fin et presque sans effort
Tels des métronomes, leur laborieux trajets


Brest le 22 juin 2013