dimanche 29 août 2010

Le couloir de la mort

Le voici lune de miel
Le regard apaisant
Après l’averse de fiel
Et les coups en passant

Le voici tout sourire
Quelques larmes en cadeau
Pour que mon cœur chavire
Même si saigne ma peau

Je me suis condamnée
A subir ses colères
Lorsque j’ai pardonné
D’entre toutes, sa première

Notre amour a sa raison
La raison du plus fort
Cet homme est ma prison
Mon couloir de la mort

Brest le 28 août 2010

jeudi 26 août 2010

Déambulations

Ses piliers comme deux anses
Accrochées à la nuit
Le pont de Recouvrance
Se dresse sous la pluie

Plus loin, en Liberté
Malgré la place vide
Explose avec fierté
Une beauté humide

Et puis plus loin encore
Mais toujours cap à l’Ouest
Résonne sur le port
Le chant des vents de Brest


Brest le 25 août 2010

Ouvrir les volets

Il faudrait ouvrir les volets
Quand les pièces sont trop sombres
Pour remettre en lumière
Les souvenirs douillets
Et retrouver les ombres
Des tristesses passagères

Mais on n’ose jamais
De peur que ne se dressent
D’autres vicissitudes
Ces meubles qu’on avait
Laissé dans la détresse
D’une neuve solitude

On allume une bougie
A la flamme vacillante
Et les ombres projetées
Aux murs de nos vies
Se meuvent alors, vivantes
Et chassent l’obscurité

Il faut alors un temps
De réadaptation
Pour aller aux fenêtres
Et pour, en un instant
Signer la reddition
De ce foutu mal-être

 
Brest le 25 août 2010

lundi 23 août 2010

Si seulement madame rêvait...

Si seulement madame rêvait
Dans la nuit écarlate
A ces mains qui l’aimaient
Avant qu’elles ne la battent

Mais comment au miroir
Aurait-elle pu cacher
Ces traces en bleu et noir
Sur ses yeux desséchés ?

Si seulement madame rêvait
A des larmes futures
Coulant d’un amour vrai
Et non de ses blessures

Au fond de sa douleur
Sommeillerait toujours
L’espoir que la peur
Disparaîtrait un jour

Mais ce rêve s’est éteint
Dés que la main levée
Brutalement a mis fin
Aux espoirs qu’elle avait


Brest le 22 août 2010

samedi 21 août 2010

Il boit

Monsieur boit
Il ne fait plus que ça
Il n’en peut plus, je crois
D’être seul, d’être là

Il s’imbibe et savoure
De boire jusqu’à la lie
Jusqu’à se sentir lourd
Et rejoindre son lit

Les souvenirs noyés
A force de trop d’alcool
L’insomnie va ployer
Décimée en plein vol

Au petit jour pourtant
Il cueille encore le fruit
Que l’alcool impuissant
Hélas n’a pas détruit


Brest le 21 août 2010

jeudi 19 août 2010

Ma barque

Les circonvolutions de mes pensées noueuses
Impriment à ma vie leurs méandres sinueux
Et pour les redresser je guette la boudeuse
Dans l’espoir d’achever mes voyages anguleux

Le phare qui se dresse mais que je ne peux voir
Peine à allumer sa flamme salvatrice
Et je continue donc, naviguant dans le noir
A explorer le creux des vagues destructrices

Ma barque malmenée pour autant flotte encore
Subissant les assauts des cruelles déferlantes
Etonnée de se voir toujours si résistante

Et rêvant de cale sèche à chaque nouveau port
J’écope les eaux de pluie et les embruns amers
Je colmate les brèches mais je reprends la mer


Brest le 18 août 2010

Saint-Malo

Qui donc a parcouru
Prés de moi, les remparts et les rues
De la ville fortifiée
De Surcouf et Cartier ?

De qui sont les silhouettes
Qui dansent dans ma tête
A qui sont ces sourires
Qui ont su me ravir ?

Au fond des rues pavés
Mes espoirs délavés
De quelques pluies de larmes
Ne rendent pas les armes

Mais les murs de Vauban
Se dressent sombrement
Ceignant d’un manteau lourd
Mes défuntes amours


Saint-Malo le 17 août 2010

Le cimetière des ailes brisées

Au cimetière des ailes brisées
Les sentiments s’entassent
Entre rires déguisés
Et trop frêles carapaces

On y laisse mourir
Nos rêves inachevés
S’oublier nos désirs
Et nos espoirs crevés

Sous ma stèle s’amoncelle
Des histoires innocentes
Qui ne sont que chandelles
Aux flammes évanescentes

Mais au dessus fleurissent
Ces arbres dont les fruits
Douloureusement mûrissent
Au soleil de mes nuits

J’irai sarcler la terre
Arracher les racines
De ces plantes meurtrières
Qui sans cesse m’assassinent

Et vierge de toute peur
Libéré des entraves
Je mettrai à mon coeur
De nouvelles étraves


Brest le 14 août 2010

dimanche 8 août 2010

Le baiser

Quand le doux chatoiement
De tes lèvres légères
M’a, dans un effleurement,
Ramené en arrière
J’ai revu nos amours
Notre histoire en partance
Jusqu’à ce carrefour
Où tu pris tes distances

Pourquoi donc ce baiser
Fruit de ton insouciance
Eut-il sur mon mal apaisé
Une telle fulgurance?

Pourquoi avoir rouvert
La boite de Pandore
Alors que de l’enfer
J’apercevais l’aurore?
Avais-tu donc senti
Qu’à force de vouloir
J’abandonnais l’envie
Je perdais tout espoir ?

Fallait-il m’embrasser
Pour qu’à nouveau je doute
De vouloir, harassé,
Tenter une autre route ?
Je t’en veux aujourd’hui
De ce baiser d’hier
Car il fut dans ma nuit
Une sombre lumière

Cherche-moi dans les heurts
Plus que dans les caresses
Si je dois voir mon cœur
Brisé des maladresses
Que tu sembles dispenser
Sans même y réfléchir :
Je saurais mieux panser
Les blessures à venir.


Brest le 8 août 2010

vendredi 6 août 2010

Chroniqueur de sentiments

Chroniqueur de sentiments
Qui ne sont pas que miens
J'écris comme je ressens
Tout ce qui nous étreint

J'essaie de mettre en mots
Les raisons passagères
De ces mille et un maux
Qui nous font tant misère

Et quand au point final
Ma main enfin se lève
Il ne reste du mal
Qu'un simple et lointain rêve


Brest le 6 août 2010

Le parjure

Même tes mains sont distantes
Quand elles sont dans les miennes
Et ton corps s'absente
de nos étreintes anciennes

Ton regard vagabonde
Fuyant nos horizons
Rejoignant dans son monde
Une nouvelle déraison

Tes mots n'ont plus la force
De vouloir me mentir
Et je sens que s'amorce
Le temps des souvenirs

Demain tu n'es plus là
Il nous faut bien conclure
Une histoire qui aura
L'âpre goût du parjure


Brest, le 3 août 2010

Les clefs

J’ai conservé les clefs
Du placard de nos amours
Au cas où, tentée,
Tu reviendrais un jour

Elles sont dans un écrin
Tapissé du velours
De cet espoir si vain
De goûter ton retour

J’aurais dû les jeter
Depuis longtemps je crois
Pour ne plus visiter
Ce qui fut toi et moi

Je garderai ces clefs
Mais peut-être oublierais-je
Où je les ai cachées
Au fond de quel piège

Et alors la poussière
Recouvrira enfin
D’une couche délétère
Mes souvenirs d’airain.


Brest le 31 juillet 2010

Toute proche

Tu es là, je t’entends derrière la porte
Je sens ton souffle sur mes rêves endeuillés
Ton regard étouffer mon mal et sa cohorte
D’espoirs douloureux et d’envies effeuillées

Je peux sentir ta peau, respirer ton odeur
Coucher sur le papier la future rencontre
Qui saura effacer nos regrets et nos leurres
Et tracer le chemin que l’avenir nous montre

Cet amour qui nous pèse de ne pas le connaître
Est à portée de mains si tu ouvres les yeux
Vers ce nouveau destin aux nimbes plus heureux

Tu es là, toute proche et tu vas apparaître
Comment se pourrait-il que l’espoir soit cruel
Au point de m’empêcher de croiser tes prunelles ?


Brest le 8 juin 2010

Dans tes yeux la violence

Dans tes yeux la violence
Torture le mépris
Tu ne sais pas, je pense
Tout ce qu'il s'y écrit
Tu attraperais cet ange
Qui passe trop souvent
Le noierais dans la fange
Pour te laisser du temps
Le temps de disparaître
Sans un mot sans un bruit
Et puis enfin renaître
En ayant tout détruit


Brest le 4 juin 2010

Prison

Je voudrais effacer au mur de mes chagrins
Les peintures criantes qui hurlent ma douleur
Je voudrais dissoudre chaque mot un à un
Qui me parlent de toi et m’embaument le cœur

Je veux anéantir la trace de ton passage
Qui marque d’un sceau lourd, triste et nauséeux
Les souvenirs qui viennent quand parfois j’envisage
De vivre quelque peu à défaut d’être heureux

Je veux enfin m’enfuir de cette vie ancienne
Dont je ne garde que les quelques bons moments
Qui m’ont fait trop goûter à ce doux sentiment

Parce qu’à l’avoir connu, la quête que je mène
Se heurte aujourd’hui à des comparaisons
Qui brisent mes espoirs et me gardent en prison.


Le 20 mai 2010 à Brest

Les allées perdues

Que croyais-je trouver dans les allées perdues
Des années de lumière
Au pied que quels vestiges, au fond de quelles rues
Resterait-il les pierres
De ces murs décimés par les assauts du temps
Et d’anciennes promesses ?
Les nuits de cette ville et mes refuges d’antan
Accueillent d’autres détresses

Emmuré dans les cris et dans les bavardages
Des passants sédentaires
Etreint par le silence de mon proche voisinage
Ma Rennes est délétère
Pourtant les belles d’aujourd’hui ont encore les charmes
De celles que j’ai laissé
Les peaux ensoleillées font le même vacarme
Dans mon cœur délaissé
Elles me chauffent le sang et font battre mes veines
Au rythme de leurs rires
Aux cascades chantantes qui m’enlèvent et m’entraînent
Vers d’utopiques soupirs

Mais le doute a couvert les plaisirs inconscients
De ma belle jeunesse
La raison m’a nourrit et c’est en me défiant
De ces rêves qui naissent
Que je reprends la route en laissant les sourires
Se faner loin de moi
Heureux celui qui saura en cueillir
Les promesses qu’ils déploient

Que croyais-je trouver dans les allées perdues
Des années de lumière
En quête d’un passé aux fragrances têtues
De remords amers
Je me suis égaré dans le présent fugace
De ces muses épanouies
Qui ont redonné vie au souvenir tenace
D’un amour englouti.


Le 13 & 14 mai, à Rennes et Nantes

Des astres

Transmission de pensées
Pas de mots dépensés
Dans tes yeux mon absence
S’insinue en silence

L’ultime firmament
De ton étoile avide
S’est éteint doucement
Et mon cœur se vide

Tu as pris ma lumière
Pour briller plus encore
Et puis en un éclair
Je fus un astre mort

Un autre soleil luit
Dans un autre horizon
Il semble que ce soit lui
Qui fait mon oraison

J’ignorais tout de toi
J’en sais plus aujourd’hui
En devenant la proie
De ton amour enfui

Funèbre trilogie
Dont j’ai écris la fin
Dés la première partie
Inconscient de l’écrin

L’amour qui s’échappe
La galaxie se tait
Et ma vie, elle, dérape
Dans l’univers épais


Brest le 10 mai 2010

Sirène d'une nuit

Sirène d’une nuit
Au corps tendre et complice
A la peau douce et lisse
Ton pas léger s’enfuit
Dés le petit matin
Déposant un baiser
Sur mon front apaisé
Et nos espoirs éteints

Nous n’eûmes pas de promesses
A peine quelques mots
Conscient que nos caresses
La chaleur de nos peaux
Suffisaient à la nuit
Le jour est revenu
Oubliant nos corps nus
Et notre désennuie

Et dans l’aube nouvelle
Le son de tes talons
Aux marches du perron
Doucement me réveille


Brest le 20 avril 2010

Les saisons

Couvre-toi bien mon cœur ou tu vas prendre froid
A t’exposer aux vents des possibles qui passent
A croire en chacun des sourires que tu vois
Comme autant de soleils mais que la pluie menace

L’hiver est là qui t’enveloppe encore
De son manteau de vide si blanc, si blanc
Tu attends le printemps pour enfin voir éclore
Une fleur au parfum réel et enivrant

Attends encore mon cœur et couvre toi bien
Quand l’été sera là, tes yeux seront ouverts
Et tu pourras alors oublier cet hiver

Et même si l’automne et ses nouveaux chagrins
En venaient à rendre ton ciel à nouveau nuageux
Au moins pourras-tu dire avoir été heureux.


Brest le 17 avril 2010

Les apparences

Je me suis mis à nu
J'ai donné tout ce que j'avais
A vouloir être connu
J'ai même oublié qui j'étais

J'ai gardé le sourire
Des heures et des heures durant
J'ai simulé des rires
pour paraître vivant

Et tu m'as remarqué
Enfin, tu m'as souri
"Mes efforts ont payé
Finalement" me suis-je dit

J'ai cessé de paraître
Pour me vouer à toi
Pour te faire connaître
Le plus profond de moi

Je pensais que l'amour
Saurait te satisfaire
Bien plus que les détours
Des dragues éphémères

Peut-être eût-il fallu
Que je joue plus longtemps:
Quand tu m'as vraiment vu
il m'est resté le vent


Brest le 8 avril 2010

L'amie

Ce n’est pas facile, tu sais, de penser à toi
Ce n’est pas facile depuis que tu n’es plus là
Je voudrais pleurer seulement je n’y arrive pas
Je n’ai pas pleuré depuis que t’es parti sans moi

T’aurais pu découvrir tant de vie encore
Ton histoire laissait voir de si belles promesses
Que je n’ai pas su lire dans tes yeux la détresse
Qui te menait doucement au dehors

Je m’étais effacée à chacune de tes envies
Présente à chaque larme née de leurs ruptures
Effleurant de ma bouche tes profondes fêlures
Pour qu’affleure un sourire sur les ruines de tes vies

Tu t’es lassé sans doute de tes luttes incessantes
De tes voyages sans fin vers un bonheur lointain
Tes heurts, tous tes maux dits et leurs rimes blessantes
On fini par t’atteindre en plein cœur sans que je n’y puisse rien

Tu ne me dis plus maintenant tes douleurs et tes peines
Ta voix ne résonne plus au creux de mon oreille
Il me reste tes mots qui te tiennent en éveil
Et qui sonnent au rythme de mes larmes qui s’égrènent.


Brest le 5 avril 2010

Une vie, une vie

Une vie mesurée
Une vie enterrée

Une vie dissolue
Une vie révolue

Une vie bien rangée
Une vie dérangée

Une vie retrouvée
Une vie vite gâchée

Une vie passionnée
Une vie explosée

Une vie qui viendra
Une vie qui restera ?

Une vie, rien qu’une vie
Une vie qui s’enfuit


Brest le 20 mars 2010

La panne

Comme un goût d’inachevé
La sensation brutale
D’être assis au chevet
D’une histoire bien trop pâle

L’envie de réveiller
L’envie qui fut un jour
Et qui doit sommeiller
Dans l’attente « du » jour

Oublier les blessures
Qui brisent mes errances
Et faire tomber les murs
Qui emprisonnent mes sens

Défaire ce que j’ai fait
Pour le mieux reconstruire
Effacer les méfaits
Plutôt que me détruire

T’oublier pour renaître
Pour vivre à nouveau
Enfin envoyer paître
Ma douleur et mes maux

Changer et devenir
Plutôt que rester moi
Retrouver le sourire
Me détourner de toi

Enfin m’ouvrir au monde
Et à la jolie fleur
Dont la corolle inonde
De lumière mon cœur

Goûter la douce chance
D’essayer à nouveau
Une nouvelle danse
Comme un autre cadeau

Accorder à mes pas
De nouvelles victoires
Résister au tracas
De trop vielles histoires

Ne rien changer pourtant
Car je ne suis qu’un tout
Et tu l’es tout autant
Ce sont même nos atouts

Etreindre l’inachevé
Une nouvelle fois encore
Pour au moins se prouver
Que nous avons eu tord.


Brest, le 18 mars 2010



Liliwenn

Toi que je connais à peine
Mais qui peint aussi noir que j’écris
Continue et déchaîne
Tes couleurs et leurs cris


Brest le 17 mai 2009

Sépia

Les souvenirs peu à peu se teintent des couleurs de l’oubli
Les rires s’évanouissent et les voix disparaissent
Les mouvements s’envolent par l’absence engloutis
Et les visages se figent dans une nuit épaisse.


Saint Malo, le 18 Juillet 2008

Mathieu

Je me souviens de toi, de ton visage d’enfant,
Quand nous usions nos frocs sur les bancs de l’école,
Perdus entre nos rêves et nos tubes de colle…
Je me souviens de toi, mon compagnon d’antan.

Tu t’étais découvert grand informaticien,
Sur ton ordinateur, tu faisais des dessins,
Des programmes et autres qui m’étaient inconnus,
Puis un jour tu m’as dit : "j’arrête, j’ai tout vu."

Tu as pris un piano, quelques années plus tard,
Et quand je t’ai revu, tu jouais dans les bars.
Ca fait quelques années, les saisons ont passé.

J’ai eu de tes nouvelles, tu habites Paname,
Ta nouvelle passion, paraît que c’est la came,
J’espère que çà aussi, tu sauras t’en lasser…


Brest, le 26 avril 1995

Urgences

Défiant l’attente
Dans le hall des urgences,
Mon angoisse latente
Fait sentir sa présence.

Je regarde mes mains
Tremblantes et humides,
J’imagine demain,
J’ai des idées stupides…

La mort se promène
Sur les visages autour,
Souvent pâles et blêmes,
Comme vidés d’amour.

Et comme je crains le pire,
La porte s’ouvre enfin
Sur ton sourire triste
Et tu me tends la main.


Châteaulin, le 18 janvier 1995