lundi 21 février 2011

Le silence en écho

Faut-il entendre la réponse ou l'absence
Dans l'absence de réponse?
Et quels sont les pires coups de semonces
Que l'écho infini de ses sons de silence?

Ces mots que l'on prononce
Seulement du regard
Sont des lames qui s'enfoncent
Plus loin que les poignards

Comme ces larmes muettes
Ces sourires préférés
Silencieuses silhouettes
De phrases vociférées

Seulement ce vide immense
Que l'on ne peut combler
Pas même une sentence
Que l'on puisse accabler

A défaut de point final
Trois points de suspension
Ponctuation fatale
Qui pose tant de questions


Brest le 21 février 2011

mardi 15 février 2011

Quand la nuit s'achève

La pulpe de mes doigts sur le grain de ta peau
Mes paumes offertes au plaisir de ton corps
Mes yeux qui te parcourent sans trêve ni repos
Mes lèvres qui savourent la liqueur de tes pores

Dans ces nuits hors du temps subsistent les repères
Des limites franchies peu à peu, en douceur
Les paroles ne sont plus nécessaires
Pour atteindre le refrain de nos corps en choeur

Et nos conversations de silencieux soupirs
S'éteignent doucement quand s'éteint le désir
Nous laissant dans la nuit souriants et enlassés

Le soleil est haut quand notre nuit s'achève
La réalité détruit bientôt le rêve:
Tout, hélas, n'était que souvenirs ressassés


Brest le 15 février 2011

Poésie

Je suis ta cicatrice
Ton tatoo douloureux
Qui ouvre des précipices
Dès que s'y posent tes yeux

Je suis le parfum de l'absence
Qui envahit tes insomnies
Délivrant mes fragrances
Pour ne pas que tu m'oublies

Je suis ton mal nécessaire
Qui t'autorise à tant souffrir
Qui te permet d'être sincère
Dans tes larmes et dans tes rires

Je suis ton encre noire
Qui déverse ses flots
Pour noyer ta mémoire
Sous de nouvelles eaux

Je suis ta poésie
Douloureuse et fidèle
Mais qui anesthésie
Tes peines les plus cruelles

Je suis ta vie enfin
Celle que tu inventes
Pour goûter au matin
Le courage de l'attente

Brest le 14 février 2011

mercredi 9 février 2011

Pénurie

Plus de papier!
Ni pour écrire, ni pour fumer
Il est trop tard pour en ach'ter
Alors tant pis, je vais m' coucher


Brest le 9 février 2011

Les sommeils empêchés

Mauvaise idée que de vouloir se coucher tôt
Quand la nuit parle d'habitude
Car, au matin, il me manquait ces mots,
Dictée des soirs de solitude

Les rêves éveillés de mes nuits d'insomnie
Sont des vies éphémères aux intenses couleurs
Refuges imaginaires où les petits soucis
Perdent leur gravité pour renaitre en fleurs

C'est ma respiration, ces heures qui s'écoulent
Le temps que je me donne pour que rien ne s'écroule
Légers instants volés à la fureur du monde

Peut-être bien futiles mais combien apaisants
Ces mots noirs alignés à en rendre plaisants
Les sommeils empêchés de mes nuits vagabondes.


Brest le 9 février 2011

dimanche 6 février 2011

Portsall

Dociles et tranquilles
Oscilant, nonchalants
Les bateaux rêvent aux miles
Parcourus sous les vents

Et leurs mats mélodieux
Sous les coups des haubans
Font monter jusqu'aux cieux
Les chants de l'océan

Résonnent les lumières
Sur la nappe qui s'étale
D'eaux sombres, prisonnières
Dans le port de Portsall


Portsall, le 5 février 2011

mardi 1 février 2011

Vivante

Être une étoile filante
Dans ton ciel nourri d'orages
Lumière brève mais aveuglante
Pour t'inspirer quelques naufrages

Être la vague dans l'océan
Qui t'engloutit ou qui t'emporte
Au gré des vents et des courants
Qui quelques fois te réconfortent

Être oasis dans tes déserts
de solitudes abyssales
Pour goûter même les éphémères
Brûlants soleils de tes escales

N'être que l'ombre qui te suit
A en redouter la lumière
Qui t'exilera de mes nuits
Et consumera mes prières

Être parfois anéantie
Sous le feu d'un de tes regards
Pour que la douleur ressentie
Cède au plaisir maquisard

Être étincelle au coeur des braises
Être au moins celle qui t'apaise
Être enfin celle que tu baises


Brest le 1er Février 2011