jeudi 20 décembre 2012

J'aime pas noël

Récurrences annuelles lumineuses
Nimbant les sourires d'une chaleur vaine
Cachant mal les super ficelles joyeuses
Dont les noeuds cachent les perversions humaines
 
Résidences resucées des promesses de paix
Décembre sait qu'à l'ombre de ses lumières
Veille l'hypocrisie dont l'homme se repaît
Et que janvier, hélas, retrouvera entière.
 
 
Brest le 20 décembre 2012

Souriante légèreté

Les images jolies qui me viennent en tête
Se mêlent au parfum qui hante mes narines
Tandis que mes papilles inassouvies s'entêtent
A savourer le goût qui vient de ma poitrine
 
Douceur et volupté, brièveté d'un baiser
Souriante légèreté à mes lèvres posée
Me permettent d'espérer l'évasion apaisée
Vers des rêves nouveaux aux desseins plus osés
 
Sous le feu attaché de mèches ensoleillées
Qu'il me tarde de voir libres sur l'oreiller
J'attends l'invitation d'étoiles scintillantes
Pour délivrer l'ardeur de mes mains impatientes


Brest, le 18 décembre 2012

vendredi 14 décembre 2012

Les carcans de vérité

Enfant de nos apocalypses, qu'allons-nous te laisser?
Voudras-tu de tes pairs, serviles et policés
Ou t'affranchiras-tu des pensées uniformes
Qu'un silence effrayant laisse devenir norme?
 
Coincée entre le poids décroissant de la croix
Et celui de la loi du croissant qui s'accroît
La société docile tait la nécessite
De laisser s'élever la voix de la laïcité
 Aveuglées de bêtise, les hurlantes légions
Souffrent d'obscurantisme plus que de religion
Et à leurs cris se mêlent ceux d'autres bien pensants
Qui rêvent de rejoindre la horde des puissants
 
Elles rêvent de façonner un monde à leur image
Sur lequel leurs idées régneraient sans partage
Qui sauraient définir qui doit vivre ou mourir
Que nous -pauvres aveugles!- sommes à secourir;
 Quel amour serait sain quand l'autre serait vain;
Qu'un couple qui n'est pas masculin féminin
N'a pas prérogative à fonder une famille
Et que ceux qui s'y risquent méritent qu'on les étrille
 
Athées, gâtés de tout, hâtez-vous
Avant que leurs faux dieux ne nous mettent à genoux
Levez-vous! Levez-vous! Pour lavez les affronts
Que leurs mots anormaux distillent sur tous les fronts
 Ne les laisser pas croire qu'ils ont la liberté
D'imposer le carcan de leur seule vérité:
Emprisonnés bientôt d'un monde sans lumière
Nous ne pourrons cracher ni venin, ni colère
 
Criez la tolérance et la diversité:
Ce sont les seuls remèdes contre leur cécité
Les uniques recours qui nous offrent la chance
De pouvoir ressentir révoltes et souffrances

Je ne suis ni croyant, ni de droite ni de gauche
Et j'ai bien trop souvent les poings au fond des poches 
Mais pourtant, je suis juif, catholique, musulman
Dès lors que l'on touche à l'un de nos enfants.


Brest - Châteaulin le 14 décembre 2012

mardi 13 novembre 2012

Le pont des Arts

Tristes amants perdus au coeur du pont des Arts
Cimetière d'acier d'amours en devenir
Combien ont survécu au grand jeu du hasard
Des désirs carnassiers, souvent sans avenir?

Les pinces monseigneur ont-elles eu raison
Des promesses lancées au vent de l'insouciance
Libérant quelques coeurs, prisonniers de saison,
Et qui avaient cessé de battre en cadence?

Lequel de ces amants est venu en secret
Ouvrir le cadenas de son amour défunt
Laissant la place à d'autres rêves sans fin?

Abandonnés souvent, anonymes regrets,
Ils mendient les regards pour revivre l'instant
De ces voeux plein d'espoir mais si peu résistants


Paris, Brest, le 4 novembre 2012

dimanche 11 novembre 2012

Descente aux enfers

Je t'en voulais, pendu aux lèvres de Bacchus
Noyé dans les tourments d'eaux fortes en écrins
De n'avoir pas compris, bien avant l'angélus
Qu'elles ne feraient jamais sombrer mon chagrin
 
Je t'en voulais, perdu au dessus du vide
Explorant les chemins de vies abandonnées
Titubant, saturé des enfers liquides
Aux chroniques desquels je m'étais abonné
 
Je t'en voulais, pourtant, j'attendais ton retour
Surpris que tu n'aies pas volé à mon secours
Toi à qui j'avais accordé ma confiance
 
Je t'en voulais, saignant sur le bitume
Ivre - de peur - que ne deviennent posthumes
Nos retrouvailles, infidèle conscience!
 
 
Paris, le 6 novembre 2012

Gare aux Gares

Gare de Rennes en transit
Sentiments au secret
Mais qui pourtant hésitent
Entre espoirs et regrets
 
Puis le train du silence
Plein d'écrans solitaires
Emporte ma conscience
Vers de nouveaux cratères
 
Bientôt à Montparnasse
Sentiments refoulés
D'espoir, plus de trace,
Les larmes ont coulé
 
Enfin Paris la nuit
Si belle d'artifices
Offre à mon ennui
Son coeur en sacrifice
 
 
Entre Rennes et Paris, TGV 8013, le 1er novembre 2012

jeudi 11 octobre 2012

Robin d'émois

Observateur infatigable
Des visages de mes pairs
Pour y puiser les fables
Que nourriront mes vers
 
Anonyme voyeur
Profitant de la masse
Pour, en discret voleur,
Remplir ma besace
 
Robin des bois, hélas!
Qui ne vole pas les riches
Je ne suis qu'un rapace:
Seule la tristesse m'aguiche...
 
 
Brest, le 11 octobre 2012

Ex alliées

à Lou D.
http://loudreams.darqroom.com/gallery/portfolio-70395
Au bas des escaliers
Cherchant à me défaire
Des escales liées
Aux barreaux et aux fers

Qui me firent oublier
Les futurs éphémères
Pour me faire rallier
Le tréfond des enfers

Le noir a ses nuances
Que le blanc valorise
Laissant si peu de chance
De quitter son emprise
Car il est des couleurs
Que rien, jamais, n'efface
Autant qu'il est des heures
Qui jamais ne nous lassent


Brest, le 11 octobre 2012
 

mardi 9 octobre 2012

Cadeau du Forban


Je n'oublierai pas demain

Je n'oublierai pas demain de te parler d'hier
De cette nuit sans fin, ce jour sans lumière
Puis des années passées à changer de destins
Et de ces soirs lassés de si furtifs festins

Je n'oublierai pas demain de te parler d'hier
Cet aujourd'hui sans tain qui pèse de tant de chaînes
Me clouant sur la chaise et meurtrissant mes chairs
Survivant à son aise dans le feu de mes veines
 
Je n'oublierai pas demain de te parler d'hier
De tes mots en refrain qui brisent un avenir
Construit sur le ciment de rengaines légères
Dont on aimerait tant perdre le souvenir
 
 
Brest, les 21 décembre 2011 et 9 octobre 2012




mercredi 3 octobre 2012

Sons d'insomnies

Et me laisser bercer au son des insomnies
Enveloppé d'un lourd manteau de nuit bleuté
Me laissant à loisir revenir sur ma vie
Explorer mes succès et mes rêves ratés
 
Et laisser tous mes sens sonner l'apocalypse
Aux souvenirs émus de délicieux délits
Qui posèrent parfois le voile de l'éclipse
Sur l'image de mains crochant les draps de lit
 
Souvenirs nombreux de délictueux délices
Tristes conséquences d'anciens sacrifices
Empreintes perpétuelles des chemins de mon coeur
 
Et chercher au matin l'aube d'un autre jour
Etre sûr que demain me portera secours
Monter les décibels en attendant l'heure
 
 
Brest, le 3 octobre 2012

mardi 2 octobre 2012

Coeur de palissandre

Si tu sens que ton coeur s'attache
Fuis! Ne dépose pas les armes
Tu le tuerais à la tâche
Pour n'y gagner que des larmes;
Le mien est un brasier
Qui détruit ce qu'il touche
Consummé de baisers
En mémoire sur ma bouche

Abîmé de morsures
D'ambre et de fumée
Conséquences de blessures
Et de peines assumées,
Ce coeur d'encre noire
N'a su faire que souiller
Et laisser chaque soir
Des visages mouillés

Il faudrait qu'il s'embrase,
Ce coeur de palissandre,
Des maux, faire table rase
Et disperser leurs cendres.


A Brest, le 2 octobre 2012

lundi 10 septembre 2012

Jeux de l'être

Il manque de l'air à mon âme
Et des ailes à mes armes
Pour briser les mirages
Des barreaux de ma cage
Et le dé du hasard
Au début du mot fin
Pour saisir le regard
D'un possible destin.
 
 
Brest, le 10 septembre 2012

vendredi 24 août 2012

Fusain et aquarelle

à F.

Regard d'aquarelle
Saupoudrant d'un ton bleu
Le noir qui m'ensorcelle
A naufrager mes yeux

Diffusant son aurore
Sur l'aube de mes pleurs
Pour changer le décor
Qui enserre mon coeur

Cherchant à décimer
Aux eaux de ses soleils
La tristesse essaimée
Par d'anciennes merveilles

Ô courageux dessein
De vouloir effacer
Quelques ombres au dessin
D'un visage lassé!

Mais on sait que s'effacent
Arrivés à leur fin
Ces croquis qui, hélas!
Ne sont faits qu'au fusain


Brest, le 24 août 2012

Deux

Des souvenirs dedans telles
Des larmes ou des dentelles
Quelques rêves en morceaux
Qu'elles retiennent en berceau

Refermées et livides
A trop serrer le vide
Poing brandit en message
Soumis malgré la rage

Souvent tendues, parfois offertes
Peu importe les pertes
Elles restent étonnées
Du plaisir de donner

Voyageuses osées
Qui aimèrent se poser
Sur les courbes dansantes
De mes douces amantes

Et la droite contrainte
Sur l'encre de mes plaintes
Ou les formes des femmes
Qui naissent sous mes lames

Courageuses et fragiles
Assurées ou fébriles :
Fidèle et honnête
Prolongement de ma tête

Ces mains que j'ai sculpté
A force de les tordre
Ont toujours occulté
La bétise de mes ordres
Et les rares cicatrices
Qui gâchent leurs empreintes
Sont les marques expiatrices
De facheuses étreintes


entre Carhaix et Brest, entre le 19 juillet et le 24 août 2012

Que nos raisons se taisent!

à M & N
Ce n'est pas ton silence qui tuera notre amour
Qu'importe sa violence qui ne brise que les jours
Car les nuits reconstruisent cet espoir si fragile
La douleur s'amenuise, les souvenirs défilent:

Chaque mot prononcé, qui trouvait en écho
Ce que l'autre pensait, est gravé dans ma peau
Chaque heure de ces deux jours où nous fûmes tous deux
Au coeur d'un même amour vit encore dans mes yeux

Je revis comme un rêve nos regards emmêlés
La douceur de nos lèvres, nos corps ensorcelés,
Et puis ces quelques pleurs, à la gare, le dimanche

Alors tant que la vie soufflera sur les braises
De ce bel incendie, que nos raisons se taisent
Et que battent nos coeurs au rythme de nos hanches!


Brest, le 24 août 2012



Mineur sans fond

Creuser, c'est risquer de rencontrer le vide
Aprés s'être écorché sur des terres arides
C'est risquer de trouver des douleurs fossiles
Dans les champs endormis de souvenirs dociles

Il est des profondeurs à ne pas découvrir
Des puits que même le noir ne saurait définir
Et si la paix n'est pas synonyme de silence
Celui-ci sait au moins cacher les turbulences


Brest, le 24 août 2012

vendredi 18 mai 2012

L'étrange hère

Cueilli et envouté
Sous les si beaux silences
Aux reflets gris bleutés
De ton regard immense

Repéché de l'espoir
Quand pas un ne résiste
Aux flots sombres et noirs
Qui font, seuls, que j'existe

Incapable d'aveux
Qui sauveraient ton coeur
T'épargneraient les yeux
De l'âpre goût des pleurs

Ravissante étrangère
Puisses-tu en rester une:
Mon soleil est d'hiver
Et devient souvent lune

Santé! A nos coeurs en souffrance
Auxquels on veut offrir
L'amour en résonnance
Au risque d'en souffrir


Brest, le 17 mai 2012

mardi 8 mai 2012

Poison

J'irai boire à ton sang le venin que j'y laisse
Ces quelques mots absents et ces manques qui blessent
Morsures du passé au poison persistant
Qui s'inocule dans les veines du présent.


Brest, le 5 mai 2012 

vendredi 13 avril 2012

La reine, la nymphe et l'espoir

Attendre qu'enfin sèche
La larme de peinture
Qui aujourd'hui m'empèche
De couvrir d'autres murs

L'observer dans sa course
Effacer les étoiles
De Cassiopée à la Grande Ourse
Qui décoraient ma toile

Attendre pour qu'accouche
De l'oubli de l'esquisse
A force d'autres couches
La couleur fondatrice


Brest, le 13 avril 2012

mercredi 8 février 2012

L'apologie du délicieux mensonge

M'aurais-tu avoué ce que je veux entendre
Ces quelques mots perdus parmi les gestes tendres
Ces regards envahis d'envies et de caresses
Comme autant de bouées, de fusées de détresse?

M'aurais-tu entendu au delà de mes mots
Ces discours usuels au voeux si repassés
Que j'ai appris par coeur pour pouvoir délasser
Ce corps dont le coeur est trop miné de maux?

M'aurais-tu fait confiance si j'avais dit qu'"'Amour"
Ne rime pas pour moi avec le mot "Toujours"
Comme les contes de fée nous l'ont tant ressassés?

Aurais-tu accueilli mes mains dans ton corsage
Si j'avais annoncé que les nuits de partage
Ne brillent seulement qu'aux lueurs du passé?


Brest, le 8 février 2012