vendredi 31 décembre 2010

Même nos coeurs ne pleuraient plus

Je t'ai offert en cadeau
Le droit de me haïr
En te tournant le dos
Sans un mot, sans prévenir
C'est un cadeau précieux
Surtout ne reviens pas
A la nuit de mes yeux
Tu ne survivrais pas

Tant déjà ont souffert
A vouloir me comprendre
Mon coeur est un enfer
Qui n'engendre que cendres

Quand sauras-tu enfin
Qu'il vaut mieux qu'un détour
T'écarte du chemin
De nos vaines amours?
Je ne sais que détruire
Les coeurs qui m'accompagnent
Pour vivre tu dois me fuir
Il faut que tu t'éloignes

Si je reviens vers toi
Avec au coeur cette promesse
D'être ta reine et toi mon roi
Rappelle-toi de nos détresses
Nos soirées longues et journées vaines
Nos sourires finalement disparus
Trop bien enfouis sous tant de peine
Que même nos coeurs ne pleuraient plus

Brest le 31 décembre 2010

mercredi 8 décembre 2010

Les amours miradors

L'heure a sonné pour une autre aventure
Les jours sont comptés avant notre rupture
Un peu avant que le charme ait cessé
J'avais senti mon voyage commencer

Mon regard se cherche un nouvel horison
Par delà les hauts murs de ma propre prison
Construite de mes mains autour de notre amour:
Croyant le protéger, je l'ai tué pour toujours

Nous nous recroiserons, le hasard est ainsi
Il éclaire le passé aux moments indécis
Et le présent alors se teinte de remords

En attendant, bien au fond de mon bagage
je mets le souvenir d'un amour sans nuage
Avant de rebâtir de nouveaux miradors


Brest le 8 décembre 2010

samedi 4 décembre 2010

Coeurs suspendus

Que nous restera-t-il de nos amours et noirs désirs
Quand le temps aura parachevé son oeuvre
Effaçant la douleur à force de plaisirs
Souvenirs amassés dissimulant leurs preuves?

Et lequel de nous deux cessera de penser
Que douleurs et regrets font partie de nos vies?
Qui saura détourner son regard du passé
Pour aimer à nouveau sans être poursuivi?

Quand notre feu brûlant ne sera plus que braises
Et que d'autres foyers nous auront réchauffé
Aurons-nous le courage de les étouffer?

Et nos coeurs suspendus à cette parenthèse
Cesseront-ils enfin toute comparaison
Qui ne les rend capables que de trahison?


Brest le 4 décembre 2010

dimanche 28 novembre 2010

Des nuées d'amours

Des illusions en désillusions
Et des aveux en désaveux
Chaque jour nous nous usions
Et nous mourrions à petit feu

Si des larmes désarmaient
Nos querelles et nos maux
Des armes désormais
Se cachent dans nos mots

Désaffection des affections
Restent les souvenirs émus
Qui de sourires en affiction
Inexorablement se muent

Des amorces désamorcées
Cicatrices de tristes soirs
Sont les passages forcés
Pour commencer d'autres histoires

Puis de quêtes en conquêtes
L'indécence des sens
Ravive dans nos têtes
Un regain de confiance

Débouté de nos doutes
Désolés de nos dégoûts
La solitude enfin absoute
Laisse à nos vies un nouveau goût

Des visages dévisagés
Des sourires murmurés
Nous font alors envisager
Que nos passés sont emmurés

Mais des amours en désamours
et des unions en désunions
Trouverons-nous un jour
Le bonheur que nous cherchions?

Car des nuées de nuages
Dénués de compassion
Assombrissent à nos âges
Tout espoir de passion


Brest le 29 novembre 2010

samedi 13 novembre 2010

Le consulat de la petite princesse aux oreilles percées

Petite princesse aux oreilles percées
toi l'écrin dans lequel j'ai déposé mon cœur
Pour qu'il soit le buvard du moindre de tes pleurs
En effaçant chacun des chagrins amorcés
Allongée tendrement dans les bras de Morphée
Qui te fait voyager au pays des rêves
Je te sens retrouver tes quelques amies fées
Au sourire qui nait, aux sourcils qui se lèvent
Toi mon petit bijou, ma caresse précieuse
Toi dont j'aime embrasser la peau si délicieuse
Pour entendre ton rire s'envoler en éclat
Et tes yeux mon amour, pour me faire oublier
Le monde tout autour parfois si singulier
M'offrent pour m'y blottir un tendre consulat  
Brest le 12 novembre 2010

Je t'attends

Je t'attends pour cesser de mourir lentement
Arréter les alcools et les nuits sans sommeil 
Dont le noir funèbre est en tout point pareil
 A la couleur du vide de mes sentiments

Je t'attends pour trouver à nouveau le plaisir 
D'un amour d'une amie d'une amante 
Ces instants partagés dans une valse lente 
Qui ne souffrent jamais de l'envie de partir

 Je t'attends enfin pour arréter d'attendre 
En finir de l'espoir à pierre fendre 
Avorter des douleurs qui n'ont pas su guérir 

En t'attendant je prends le parti d'abuser
 Je fais vivre à mon coeur la tristesse amusée 
De ces pauvres matins au changeants souvenirs 


Brest le 11 novembre 2010

dimanche 24 octobre 2010

Témoin oculaire

Bien à l’abri derrière mes murs
Fenêtre ouverte sur la misère
La haine au cœur de ces blessures
Quoique lointaines et étrangères

Bien à l’abri, le ventre plein
Dans la lucarne de lumière
Quelques enfants crevant de faim
Et ma pitié toujours entière

Bien à l’abri et bien au chaud
Sombres nouvelles de l’hiver
Un peu de peine, juste ce qu’il faut
Pour les victimes de la misère

Bien à l’abris ma belle conscience
Derrière de beaux discours aux mots usuels
Qui me libèrent de l’indécence
D’être un témoin télévisuel

Brest le 23 octobre 2010

Venins quotidiens

Pas un jour sans venin
Pas une heure qui ne saigne
De ce temps assassin
Aux larmes qui m’éteignent

Chaque mort que je croise
Au détour de mes peurs
M’impose ses sournoises
Et pérennes demeures

J’aspire aux lendemains
De ces jours néfastes
Dont le cours incertain
Me ronge et me dévaste

Je veux y croire encore
A cet oubli vengeur
Qui détruit et dévore
Mes passés naufrageurs

Qu’importe que la conquête
De ces nouveaux desseins
Dissolve dans la tempête
Ces passés sans destin

Qu’importe puisqu’un sourire
Saurait en émerger
Et faire refleurir
Un tout nouveau verger

Je serais vendangeur
Et cueillerais les fruits
De ces frêles bonheurs
Avant que tombe la nuit


Brest le 23 octobre 2010

dimanche 10 octobre 2010

Maux sincères

Chaque vers que je pose
Porte en lui la nécrose
D'un souvenir heureux
Aux accents douloureux

J'en profite et j'écris
J'écris en vain, j'écris en vers
En silence mes cris
Décrivent mon univers

Je revis ces instants
Tant parfois que je sombre
Dans l'espoir insistant
De retrouver leurs ombres

Le rêve s'évapore
L'encre sitôt séchée
Et m'impose encore
Mes amours empêchées

Alors les maux s'incèrent
Entre les mots sincères
Et à la relecture
Se rouvrent mes blessures

Brest le 10 octobre 2010

vendredi 8 octobre 2010

Inquiétude

Quelques jours de silence
A l'ombre d'un lit aux draps blancs
Voyage au pays de l'absence
Qui se peuple parfois de songes effrayants

Entre le repos et l'ennui
Grandit de ver de l'inquiétude
Qui se nourrit chaque nuit
D'effluves nouvelles de solitudes

Et même si ce n'est qu'un passage
Et que demain je serai loin
J'imagine un autre étage
Une autre chambre et la mort en témoin

Brest le 7 octobre 2010

jeudi 7 octobre 2010

Arbres

A l'ombre des eucalyptus
Fièrement dressés dans mon jardin
J'ai vécu quelques larmes
Entre la joie et le chagrin

Aurais-je eu mieux avec des charmes
ou alors pire sous des cactus?

Brest le 7 octobre 2010

lumières

Il faut que tu éteignes les mille feux de mes peurs
Il faut que tu étreignes l'ombre de mes erreurs

Qu'il n'en reste plus rien, que tout ait disparu
Dénoués tous les liens quand tu seras venue

Au ciel plus une étoile, seul le noir de la nuit
Plus rien qui ne me voile ce que l'avenir instruit

De sorte que la lumière lorsqu'elle s'allumera
T'éclairera entière à portée de mes bras.

Brest le 7 octobre 2010

samedi 25 septembre 2010

Pays de liberté

Ce matin tu me condamnes
Moi, le Rom, le gitan, le tzigane
A déserter ton ciel
Le sceau est officiel.

J’aimais tant tes lumières, pays de liberté
Tes villes, tes villages et tes campagnes
Tes bords de mer, le soleil de tes montagnes
Je te connais mieux que toi, je le dis sans fierté

En roulotte d’abord et puis en caravane
J’ai couru tes chemins, la moindre de tes routes
Enduré tes craintes, souffert de tes doutes
Je les ai consumés dans mes danses gitanes

Mais tu m’en as tant voulu de n’avoir pas de murs
Jaloux de mes voyages, de mes grosses voitures
Que ce matin, c’est toute une brigade
Qui vient pour m’expulser de mon camp de nomade.

Tu veux me reconduire par delà tes frontières
Moi qui n’en ai plus eu depuis des millénaires
Accroché aux étoiles, guidé par les saisons
Quand ton peuple se scelle aux murs de ses maisons

Quand tu ne seras plus aveuglé par la peur
Tu devras faire face à la réalité
Et aux murs des mairies, retirer tes valeurs
Au moins de liberté et de fraternité


Brest le 25 septembre 2010

mardi 14 septembre 2010

Heureux

Et il y a ta main qui s’enfuit de la mienne
Qui glisse doucement vers une liberté
Que notre amour avait placé en quarantaine
Heureux que nous étions de nous être enchaînés

Et il y a tes yeux qui ne voient déjà plus
Qui, s’ils brillent encore, ne brillent plus pour moi
Qui furent l’océan où je me suis perdu
Si heureux que j’étais de me perdre en toi

Et il y a ton corps, absent entre mes mains
Alors que sa chaleur émerveillait mes sens
Quand heureux nous sourions de notre dépendance

Et il y a ta voix qui peu à peu s’éteint
Laissant le souvenir de ces mots prononcés
Quand heureux nous vivions notre mort annoncée


Brest le 14 septembre 2010

Vivant

Je me garde vivant pour la paix à venir
J’arrose ma colère de mon sang bouillonnant
Détournant ta lumière pour la faire périr
Dans l’ombre de mes ombres, dans mes profonds néants

Je cultive ma rage puissante et indomptable
J’abreuve de ma haine mon cœur écartelé
Pour qu’il batte encore la mesure implacable
Du requiem d’un amour aux silences martelés

Et puisque le sommeil a quitté ma demeure
Puisqu’il n’y a plus rien pour calmer ma douleur
Chaque jour s’amoncelle un peu plus de peine

Quand j’aurais su noyer sous son poids ma rancœur
Quand plus aucun espoir n’éclairera mes heures
Le glas aura sonné de mes amours vaines.


Brest le 14 septembre 2010

lundi 6 septembre 2010

A l'ombre de Saturne

Allongés, alanguis
Reposés et repus
Le désir endormi
Les corps encore émus

Les peaux toujours humides
De la fièvre nocturne
Petit bonheur timide
Dans l’ombre de Saturne

Puis le souffle un peu court
Dans la nuit qui s’achève
Exhale au petit jour
Les derniers de nos rêves

Et la mélancolie
Se repaît des souvenirs
Quand au matin le lit
S’est vidé des soupirs


Brest le 6 septembre 2010

dimanche 29 août 2010

Le couloir de la mort

Le voici lune de miel
Le regard apaisant
Après l’averse de fiel
Et les coups en passant

Le voici tout sourire
Quelques larmes en cadeau
Pour que mon cœur chavire
Même si saigne ma peau

Je me suis condamnée
A subir ses colères
Lorsque j’ai pardonné
D’entre toutes, sa première

Notre amour a sa raison
La raison du plus fort
Cet homme est ma prison
Mon couloir de la mort

Brest le 28 août 2010

jeudi 26 août 2010

Déambulations

Ses piliers comme deux anses
Accrochées à la nuit
Le pont de Recouvrance
Se dresse sous la pluie

Plus loin, en Liberté
Malgré la place vide
Explose avec fierté
Une beauté humide

Et puis plus loin encore
Mais toujours cap à l’Ouest
Résonne sur le port
Le chant des vents de Brest


Brest le 25 août 2010

Ouvrir les volets

Il faudrait ouvrir les volets
Quand les pièces sont trop sombres
Pour remettre en lumière
Les souvenirs douillets
Et retrouver les ombres
Des tristesses passagères

Mais on n’ose jamais
De peur que ne se dressent
D’autres vicissitudes
Ces meubles qu’on avait
Laissé dans la détresse
D’une neuve solitude

On allume une bougie
A la flamme vacillante
Et les ombres projetées
Aux murs de nos vies
Se meuvent alors, vivantes
Et chassent l’obscurité

Il faut alors un temps
De réadaptation
Pour aller aux fenêtres
Et pour, en un instant
Signer la reddition
De ce foutu mal-être

 
Brest le 25 août 2010

lundi 23 août 2010

Si seulement madame rêvait...

Si seulement madame rêvait
Dans la nuit écarlate
A ces mains qui l’aimaient
Avant qu’elles ne la battent

Mais comment au miroir
Aurait-elle pu cacher
Ces traces en bleu et noir
Sur ses yeux desséchés ?

Si seulement madame rêvait
A des larmes futures
Coulant d’un amour vrai
Et non de ses blessures

Au fond de sa douleur
Sommeillerait toujours
L’espoir que la peur
Disparaîtrait un jour

Mais ce rêve s’est éteint
Dés que la main levée
Brutalement a mis fin
Aux espoirs qu’elle avait


Brest le 22 août 2010

samedi 21 août 2010

Il boit

Monsieur boit
Il ne fait plus que ça
Il n’en peut plus, je crois
D’être seul, d’être là

Il s’imbibe et savoure
De boire jusqu’à la lie
Jusqu’à se sentir lourd
Et rejoindre son lit

Les souvenirs noyés
A force de trop d’alcool
L’insomnie va ployer
Décimée en plein vol

Au petit jour pourtant
Il cueille encore le fruit
Que l’alcool impuissant
Hélas n’a pas détruit


Brest le 21 août 2010

jeudi 19 août 2010

Ma barque

Les circonvolutions de mes pensées noueuses
Impriment à ma vie leurs méandres sinueux
Et pour les redresser je guette la boudeuse
Dans l’espoir d’achever mes voyages anguleux

Le phare qui se dresse mais que je ne peux voir
Peine à allumer sa flamme salvatrice
Et je continue donc, naviguant dans le noir
A explorer le creux des vagues destructrices

Ma barque malmenée pour autant flotte encore
Subissant les assauts des cruelles déferlantes
Etonnée de se voir toujours si résistante

Et rêvant de cale sèche à chaque nouveau port
J’écope les eaux de pluie et les embruns amers
Je colmate les brèches mais je reprends la mer


Brest le 18 août 2010

Saint-Malo

Qui donc a parcouru
Prés de moi, les remparts et les rues
De la ville fortifiée
De Surcouf et Cartier ?

De qui sont les silhouettes
Qui dansent dans ma tête
A qui sont ces sourires
Qui ont su me ravir ?

Au fond des rues pavés
Mes espoirs délavés
De quelques pluies de larmes
Ne rendent pas les armes

Mais les murs de Vauban
Se dressent sombrement
Ceignant d’un manteau lourd
Mes défuntes amours


Saint-Malo le 17 août 2010

Le cimetière des ailes brisées

Au cimetière des ailes brisées
Les sentiments s’entassent
Entre rires déguisés
Et trop frêles carapaces

On y laisse mourir
Nos rêves inachevés
S’oublier nos désirs
Et nos espoirs crevés

Sous ma stèle s’amoncelle
Des histoires innocentes
Qui ne sont que chandelles
Aux flammes évanescentes

Mais au dessus fleurissent
Ces arbres dont les fruits
Douloureusement mûrissent
Au soleil de mes nuits

J’irai sarcler la terre
Arracher les racines
De ces plantes meurtrières
Qui sans cesse m’assassinent

Et vierge de toute peur
Libéré des entraves
Je mettrai à mon coeur
De nouvelles étraves


Brest le 14 août 2010

dimanche 8 août 2010

Le baiser

Quand le doux chatoiement
De tes lèvres légères
M’a, dans un effleurement,
Ramené en arrière
J’ai revu nos amours
Notre histoire en partance
Jusqu’à ce carrefour
Où tu pris tes distances

Pourquoi donc ce baiser
Fruit de ton insouciance
Eut-il sur mon mal apaisé
Une telle fulgurance?

Pourquoi avoir rouvert
La boite de Pandore
Alors que de l’enfer
J’apercevais l’aurore?
Avais-tu donc senti
Qu’à force de vouloir
J’abandonnais l’envie
Je perdais tout espoir ?

Fallait-il m’embrasser
Pour qu’à nouveau je doute
De vouloir, harassé,
Tenter une autre route ?
Je t’en veux aujourd’hui
De ce baiser d’hier
Car il fut dans ma nuit
Une sombre lumière

Cherche-moi dans les heurts
Plus que dans les caresses
Si je dois voir mon cœur
Brisé des maladresses
Que tu sembles dispenser
Sans même y réfléchir :
Je saurais mieux panser
Les blessures à venir.


Brest le 8 août 2010

vendredi 6 août 2010

Chroniqueur de sentiments

Chroniqueur de sentiments
Qui ne sont pas que miens
J'écris comme je ressens
Tout ce qui nous étreint

J'essaie de mettre en mots
Les raisons passagères
De ces mille et un maux
Qui nous font tant misère

Et quand au point final
Ma main enfin se lève
Il ne reste du mal
Qu'un simple et lointain rêve


Brest le 6 août 2010

Le parjure

Même tes mains sont distantes
Quand elles sont dans les miennes
Et ton corps s'absente
de nos étreintes anciennes

Ton regard vagabonde
Fuyant nos horizons
Rejoignant dans son monde
Une nouvelle déraison

Tes mots n'ont plus la force
De vouloir me mentir
Et je sens que s'amorce
Le temps des souvenirs

Demain tu n'es plus là
Il nous faut bien conclure
Une histoire qui aura
L'âpre goût du parjure


Brest, le 3 août 2010

Les clefs

J’ai conservé les clefs
Du placard de nos amours
Au cas où, tentée,
Tu reviendrais un jour

Elles sont dans un écrin
Tapissé du velours
De cet espoir si vain
De goûter ton retour

J’aurais dû les jeter
Depuis longtemps je crois
Pour ne plus visiter
Ce qui fut toi et moi

Je garderai ces clefs
Mais peut-être oublierais-je
Où je les ai cachées
Au fond de quel piège

Et alors la poussière
Recouvrira enfin
D’une couche délétère
Mes souvenirs d’airain.


Brest le 31 juillet 2010

Toute proche

Tu es là, je t’entends derrière la porte
Je sens ton souffle sur mes rêves endeuillés
Ton regard étouffer mon mal et sa cohorte
D’espoirs douloureux et d’envies effeuillées

Je peux sentir ta peau, respirer ton odeur
Coucher sur le papier la future rencontre
Qui saura effacer nos regrets et nos leurres
Et tracer le chemin que l’avenir nous montre

Cet amour qui nous pèse de ne pas le connaître
Est à portée de mains si tu ouvres les yeux
Vers ce nouveau destin aux nimbes plus heureux

Tu es là, toute proche et tu vas apparaître
Comment se pourrait-il que l’espoir soit cruel
Au point de m’empêcher de croiser tes prunelles ?


Brest le 8 juin 2010

Dans tes yeux la violence

Dans tes yeux la violence
Torture le mépris
Tu ne sais pas, je pense
Tout ce qu'il s'y écrit
Tu attraperais cet ange
Qui passe trop souvent
Le noierais dans la fange
Pour te laisser du temps
Le temps de disparaître
Sans un mot sans un bruit
Et puis enfin renaître
En ayant tout détruit


Brest le 4 juin 2010

Prison

Je voudrais effacer au mur de mes chagrins
Les peintures criantes qui hurlent ma douleur
Je voudrais dissoudre chaque mot un à un
Qui me parlent de toi et m’embaument le cœur

Je veux anéantir la trace de ton passage
Qui marque d’un sceau lourd, triste et nauséeux
Les souvenirs qui viennent quand parfois j’envisage
De vivre quelque peu à défaut d’être heureux

Je veux enfin m’enfuir de cette vie ancienne
Dont je ne garde que les quelques bons moments
Qui m’ont fait trop goûter à ce doux sentiment

Parce qu’à l’avoir connu, la quête que je mène
Se heurte aujourd’hui à des comparaisons
Qui brisent mes espoirs et me gardent en prison.


Le 20 mai 2010 à Brest

Les allées perdues

Que croyais-je trouver dans les allées perdues
Des années de lumière
Au pied que quels vestiges, au fond de quelles rues
Resterait-il les pierres
De ces murs décimés par les assauts du temps
Et d’anciennes promesses ?
Les nuits de cette ville et mes refuges d’antan
Accueillent d’autres détresses

Emmuré dans les cris et dans les bavardages
Des passants sédentaires
Etreint par le silence de mon proche voisinage
Ma Rennes est délétère
Pourtant les belles d’aujourd’hui ont encore les charmes
De celles que j’ai laissé
Les peaux ensoleillées font le même vacarme
Dans mon cœur délaissé
Elles me chauffent le sang et font battre mes veines
Au rythme de leurs rires
Aux cascades chantantes qui m’enlèvent et m’entraînent
Vers d’utopiques soupirs

Mais le doute a couvert les plaisirs inconscients
De ma belle jeunesse
La raison m’a nourrit et c’est en me défiant
De ces rêves qui naissent
Que je reprends la route en laissant les sourires
Se faner loin de moi
Heureux celui qui saura en cueillir
Les promesses qu’ils déploient

Que croyais-je trouver dans les allées perdues
Des années de lumière
En quête d’un passé aux fragrances têtues
De remords amers
Je me suis égaré dans le présent fugace
De ces muses épanouies
Qui ont redonné vie au souvenir tenace
D’un amour englouti.


Le 13 & 14 mai, à Rennes et Nantes

Des astres

Transmission de pensées
Pas de mots dépensés
Dans tes yeux mon absence
S’insinue en silence

L’ultime firmament
De ton étoile avide
S’est éteint doucement
Et mon cœur se vide

Tu as pris ma lumière
Pour briller plus encore
Et puis en un éclair
Je fus un astre mort

Un autre soleil luit
Dans un autre horizon
Il semble que ce soit lui
Qui fait mon oraison

J’ignorais tout de toi
J’en sais plus aujourd’hui
En devenant la proie
De ton amour enfui

Funèbre trilogie
Dont j’ai écris la fin
Dés la première partie
Inconscient de l’écrin

L’amour qui s’échappe
La galaxie se tait
Et ma vie, elle, dérape
Dans l’univers épais


Brest le 10 mai 2010

Sirène d'une nuit

Sirène d’une nuit
Au corps tendre et complice
A la peau douce et lisse
Ton pas léger s’enfuit
Dés le petit matin
Déposant un baiser
Sur mon front apaisé
Et nos espoirs éteints

Nous n’eûmes pas de promesses
A peine quelques mots
Conscient que nos caresses
La chaleur de nos peaux
Suffisaient à la nuit
Le jour est revenu
Oubliant nos corps nus
Et notre désennuie

Et dans l’aube nouvelle
Le son de tes talons
Aux marches du perron
Doucement me réveille


Brest le 20 avril 2010

Les saisons

Couvre-toi bien mon cœur ou tu vas prendre froid
A t’exposer aux vents des possibles qui passent
A croire en chacun des sourires que tu vois
Comme autant de soleils mais que la pluie menace

L’hiver est là qui t’enveloppe encore
De son manteau de vide si blanc, si blanc
Tu attends le printemps pour enfin voir éclore
Une fleur au parfum réel et enivrant

Attends encore mon cœur et couvre toi bien
Quand l’été sera là, tes yeux seront ouverts
Et tu pourras alors oublier cet hiver

Et même si l’automne et ses nouveaux chagrins
En venaient à rendre ton ciel à nouveau nuageux
Au moins pourras-tu dire avoir été heureux.


Brest le 17 avril 2010

Les apparences

Je me suis mis à nu
J'ai donné tout ce que j'avais
A vouloir être connu
J'ai même oublié qui j'étais

J'ai gardé le sourire
Des heures et des heures durant
J'ai simulé des rires
pour paraître vivant

Et tu m'as remarqué
Enfin, tu m'as souri
"Mes efforts ont payé
Finalement" me suis-je dit

J'ai cessé de paraître
Pour me vouer à toi
Pour te faire connaître
Le plus profond de moi

Je pensais que l'amour
Saurait te satisfaire
Bien plus que les détours
Des dragues éphémères

Peut-être eût-il fallu
Que je joue plus longtemps:
Quand tu m'as vraiment vu
il m'est resté le vent


Brest le 8 avril 2010

L'amie

Ce n’est pas facile, tu sais, de penser à toi
Ce n’est pas facile depuis que tu n’es plus là
Je voudrais pleurer seulement je n’y arrive pas
Je n’ai pas pleuré depuis que t’es parti sans moi

T’aurais pu découvrir tant de vie encore
Ton histoire laissait voir de si belles promesses
Que je n’ai pas su lire dans tes yeux la détresse
Qui te menait doucement au dehors

Je m’étais effacée à chacune de tes envies
Présente à chaque larme née de leurs ruptures
Effleurant de ma bouche tes profondes fêlures
Pour qu’affleure un sourire sur les ruines de tes vies

Tu t’es lassé sans doute de tes luttes incessantes
De tes voyages sans fin vers un bonheur lointain
Tes heurts, tous tes maux dits et leurs rimes blessantes
On fini par t’atteindre en plein cœur sans que je n’y puisse rien

Tu ne me dis plus maintenant tes douleurs et tes peines
Ta voix ne résonne plus au creux de mon oreille
Il me reste tes mots qui te tiennent en éveil
Et qui sonnent au rythme de mes larmes qui s’égrènent.


Brest le 5 avril 2010

Une vie, une vie

Une vie mesurée
Une vie enterrée

Une vie dissolue
Une vie révolue

Une vie bien rangée
Une vie dérangée

Une vie retrouvée
Une vie vite gâchée

Une vie passionnée
Une vie explosée

Une vie qui viendra
Une vie qui restera ?

Une vie, rien qu’une vie
Une vie qui s’enfuit


Brest le 20 mars 2010

La panne

Comme un goût d’inachevé
La sensation brutale
D’être assis au chevet
D’une histoire bien trop pâle

L’envie de réveiller
L’envie qui fut un jour
Et qui doit sommeiller
Dans l’attente « du » jour

Oublier les blessures
Qui brisent mes errances
Et faire tomber les murs
Qui emprisonnent mes sens

Défaire ce que j’ai fait
Pour le mieux reconstruire
Effacer les méfaits
Plutôt que me détruire

T’oublier pour renaître
Pour vivre à nouveau
Enfin envoyer paître
Ma douleur et mes maux

Changer et devenir
Plutôt que rester moi
Retrouver le sourire
Me détourner de toi

Enfin m’ouvrir au monde
Et à la jolie fleur
Dont la corolle inonde
De lumière mon cœur

Goûter la douce chance
D’essayer à nouveau
Une nouvelle danse
Comme un autre cadeau

Accorder à mes pas
De nouvelles victoires
Résister au tracas
De trop vielles histoires

Ne rien changer pourtant
Car je ne suis qu’un tout
Et tu l’es tout autant
Ce sont même nos atouts

Etreindre l’inachevé
Une nouvelle fois encore
Pour au moins se prouver
Que nous avons eu tord.


Brest, le 18 mars 2010



Liliwenn

Toi que je connais à peine
Mais qui peint aussi noir que j’écris
Continue et déchaîne
Tes couleurs et leurs cris


Brest le 17 mai 2009

Sépia

Les souvenirs peu à peu se teintent des couleurs de l’oubli
Les rires s’évanouissent et les voix disparaissent
Les mouvements s’envolent par l’absence engloutis
Et les visages se figent dans une nuit épaisse.


Saint Malo, le 18 Juillet 2008

Mathieu

Je me souviens de toi, de ton visage d’enfant,
Quand nous usions nos frocs sur les bancs de l’école,
Perdus entre nos rêves et nos tubes de colle…
Je me souviens de toi, mon compagnon d’antan.

Tu t’étais découvert grand informaticien,
Sur ton ordinateur, tu faisais des dessins,
Des programmes et autres qui m’étaient inconnus,
Puis un jour tu m’as dit : "j’arrête, j’ai tout vu."

Tu as pris un piano, quelques années plus tard,
Et quand je t’ai revu, tu jouais dans les bars.
Ca fait quelques années, les saisons ont passé.

J’ai eu de tes nouvelles, tu habites Paname,
Ta nouvelle passion, paraît que c’est la came,
J’espère que çà aussi, tu sauras t’en lasser…


Brest, le 26 avril 1995

Urgences

Défiant l’attente
Dans le hall des urgences,
Mon angoisse latente
Fait sentir sa présence.

Je regarde mes mains
Tremblantes et humides,
J’imagine demain,
J’ai des idées stupides…

La mort se promène
Sur les visages autour,
Souvent pâles et blêmes,
Comme vidés d’amour.

Et comme je crains le pire,
La porte s’ouvre enfin
Sur ton sourire triste
Et tu me tends la main.


Châteaulin, le 18 janvier 1995