samedi 21 décembre 2013

Fumer tue!

Naissent et s'évanouissent
Leurs courbes voluptueuses,
Brunes et blondes s'épanouissent
En grises volutes tueuses
 
 
Brest, le 20 décembre 2013

lundi 9 décembre 2013

Fermer les yeux

Fermer les yeux pour ne pas voir qui tu embrasses
La moiteur du désir sur la peau que tu touches
Ce corps que, certainement, tes deux bras enlacent
Ces lèvres que tu goûtes et croques à pleine bouche

Fermer les yeux pour ne pas sentir la morsure
De la fureur qui m'envahit et me dévaste
Quand un sourire, soudain, éclaire ta figure
Et que le doute qu'il soit pour moi me parait bien trop vaste

Fermer les yeux pour ne pas voir les tiens s'ouvrir
Et chercher, par dessus mon épaule, l'inspiration
De ce baiser que tu sembles déjà vouloir offrir
Au souffle innocent d'une nouvelle aspiration


Brest, le 8 décembre 2013

dimanche 17 novembre 2013

Le dernier vol du phénix

Renaissance d'évanescence
La mort à nouveau s'annonce
D'un phénix qui renonce
A une dernière danse
Et dans l'ombre voilée
D'un nuage de brume
Son vol bientôt posthume
Endeuille mon ciel étoilé
 
 
Rennes et Brest le 16 novembre 2013

lundi 11 novembre 2013

Les bienheureux

pour Gwen
 
Dansent les bienheureux
Des nuits sans souvenir
Ephémères fiévreux
Dès que brille un sourire
 
Attirant la lumière
Et les regards envieux
De ceux qui font les fiers
Du haut de leurs vœux pieux
 
Ils dansent, innocents,
Insensibles aux moqueurs
Ils dansent et, s'enlaçant,
Se délivrent le cœur
 
 
Saint-Brieuc, le 8 novembre 2013

dimanche 20 octobre 2013

L’entre-deux mondes

Quand tu es rentrée le matin, nous avons bien pris soin de ne pas parler. Nous ne nous sommes pas non plus regardés. Chacun avait peur, semble-t-il, des choses que nous avions au fond des yeux. Nous avons bu notre café silencieusement, sans que l’un d’entre nous n’ait envie de briser cette gène qui nous enveloppait. Comme si nous trouvions du confort dans cet entre-deux mondes, celui d’hier et celui d’aujourd’hui.

Tu t’es levée pour rejoindre la salle de bain. J’ai débarrassé la table du petit déjeuner en prenant mon temps. Il me semblait que nous avions trouvé préférable de ne pas être ensemble dans cet endroit si exigu. Le miroir avait auparavant trop vu nos sourires se croiser : il se serait certainement brisé devant la fuite de nos regards.
Quand je t’ai entendu entrer dans la chambre, j’ai pris ta place. J’ai fixé ta brosse à dents tout le temps que j’ai passé à brosser les miennes, la rendant responsable de ce sourire que je n’avais pas vu aujourd’hui. Je savais bien pourtant, au fond de moi, qu’elle n’y était pour rien. J’ai déposé ma brosse à dents à coté de la tienne pour qu’elles puissent presque s’entrelacer.

Tu avais à peu prés terminé de t’habiller lorsque je suis entré dans la chambre à mon tour. J’ai enfilé rapidement mes vêtements afin d’éviter que tu me vois nu. J’ai pensé sur le moment que cela nous aurait embarrassé tous les deux. Je t’ai regardé à la dérobée lorsque tu es sortie. Je t’ai trouvé belle. Et ça m’a fait mal.
Je t’ai retrouvé dans la cuisine où tu nous avais servi notre second café. Tu as allumé une cigarette et m’a tendu ton paquet, toujours sans que nos regards ne se croisent, sans un mot. En le prenant, j’ai effleuré tes doigts et m’en suis excusé. Nous avons fumé en silence, les regards éperdument fixés sur des horizons trop proches.

Je t’ai surprise en te demandant quel serait le programme de ta journée. Ta réponse m’a permis d’entendre le son de ta voix pour la première fois depuis ton arrivée.
Et puis nous avons parlé. De tes collègues, du temps qui était prévu, des taches sur la nappe, de la vidange qu’il fallait prévoir, de l’augmentation du prix du carburant, du dernier livre d’Olivier Adam, de la déprime – certainement passagère – de Murielle, de mon boulot… Au fur et à mesure, parler devenait moins difficile. C’était comme une délivrance, un poids qui s’atténuait à mesure que les mots s’échappaient de nos bouches.

Tu as fini par regarder l’horloge de la cuisine qui indiquait l’heure proche du départ pour chacun d’entre nous.
Tu t’es levée pour mettre ton manteau. Tu as marqué une hésitation, dont je devais me souvenir longtemps. Comme un mot, une explication, une envie de venir vers moi. Nous sommes descendus ensemble jusqu’au parking où nos voitures étaient garées cote à cote.

Tu as passé ta main le long de mon bras avant de monter dans ta voiture. Tu n’as rien dit, tu ne m’as pas regardé. Tu as démarré et tu as quitté ma vie.

lundi 14 octobre 2013

Peste botanique

Entre frayeur et tristesse
Je vois fleurir dans le jardin
Les fleurs fanées de la détresse
Empestant l'air de leur parfum
 
Plantes grasses et carnivores
Elles parasitent l'olivier
Et distillent leurs spores
Dans le cœur des jardiniers
 
Les pensées s'assombrissent
Et le brun bientôt domine
Envahissant chaque interstice
Dissimulé en bleu marine
 
 
Brest, le 14 octobre 2013
 
 

jeudi 10 octobre 2013

Amour

Retrouver leurs sourire pour y puiser la force; chercher au fond de leurs yeux pour y faire la moisson d'un amour apaisant; serrer les petites mains et leurs corps en devenir pour grandir avec eux d'une vie nouvelle.
Garder sur mon cœur l'empreinte de leur chaleur pour que le froid de la nuit n'y puisse plus pénétrer. Me nourrir de la stridente lumière de leurs rires pour disperser l'obscurité et apaiser l'orage qui gronde en leur absence.
Garder au fond de moi ce précieux joyaux d'innocence qu'ils m'offrent chaque jour pour que continue de briller la flamme, aussi fort que battent leurs cœurs quand ils sont contre le mien, et que son incandescence disperse les démons sournoisement lovés dans les manques qui me construisent...


Brest, le 10 octobre 2013

Voyage en Insomnie

Nos voyages en Insomnie
Se font lourds de bagage
Nous sommes pourtant démunis
Au cœur de leurs paysages!
 
Et dans ces contrées blanches
Cernées d'obscurité
Chacun de nous fait la manche
Avide d'espoir ou de vérité
 
Veillés par la lueur blafarde de la lune
Et le noir silence de la nuit
Nous ceignons les questions opportunes
d'un faux semblant d'ennui
 
Lorsque les réponses s'élèvent
Pareilles au petit jour
libres du poids qu'elles soulèvent
Seuls nos yeux restent lourds.
 
 
Brest, le 10 octobre 2013

mardi 8 octobre 2013

Juste quelques mots


Juste quelques mots 
Juste quelques mots et après je te laisserai partir. Je cesserai de vouloir accrocher ton regard et ton cœur à l’évidence de notre amour.

Je n’ai pourtant pas envie de te parler de notre plaisir à être ensemble : s’il fait partie de cette évidence, il ne semble pas suffire à te garder prés de moi. Je ne veux pas non plus te remémorer nos souvenirs : malgré la force qu’ils ont mis à nous maintenir ensemble, ils ne sont plus à tes yeux une raison suffisante à résister au doute qui t’envahit.
 
Je te parlerai de ton voyage. De celui que tu as commencé sans me quitter. Celui qui te fait visiter encore les rivages lointains que je ne pourrai jamais atteindre malgré toute la force de ma volonté.

Je t’ai vu partir un jour, sans qu’il ne te soit nécessaire de faire tes valises. Nous étions quelques uns, mais je fus le seul témoin de ton départ. Je scrutais ton visage, souriant jusque là. Une ombre est venue assombrir soudainement la lumière naturelle de ton regard. Ton sourire, tout doucement, s’est nuancé d’une expression de lassitude et de tristesse. J’ai ressenti une douleur profonde sans parvenir à me l’expliquer. Mon regard est remonté de ta bouche à tes yeux pour n’y plus voir que l’absence. Je t’ai vu nous quitter, abandonner l’ambiance chaleureuse et bruyante que nous avions voulu pour toi : nous fêtions ton anniversaire.

Cette nuit là, ton voyage n’a pas duré très longtemps. Je t’ai attendu sur le quai comme j’allais devoir le faire de nombreuses fois à partir de ce moment. J’ai tenté de trouver la place la moins inconfortable, consciente déjà que ce n’était que ton premier voyage. J’ai recommencé à fumer quelques temps plus tard. Je trompais l’attente en tirant nerveusement sur mes cigarettes. En rentrant de l’une de tes absences, tu m’as regardée, surpris, avant de me dire : « tiens ? Tu fumes, toi, maintenant ! ». Je n’ai pas eu le courage de te répondre que cela faisait plusieurs semaines déjà. Sans doute aurais-tu été gêné et je m’en serai voulue de te faire supporter si brutalement le poids de mes inquiétudes.

J’ai pris mes habitudes sur ce quai. Parfois même peut-être ai-je été contente de m’y retrouver. Je préférais t’attendre plutôt que de ne plus reconnaître celui que je croyais accompagner depuis quatre ans. Ce furent bientôt des moments de répit pendant lesquels je me réfugiais dans nos souvenirs. Je retrouvais cette chaleur qui me manquait si cruellement. J’étais plus prés de toi alors, tellement plus prés de toi dans tes absences que je ne pouvais l’être quand tu revenais parmi nous.

J’aurais dû réagir sans doute. Te hurler ma douleur pour que tu cesses tes voyages. Mais je ne te connaissais déjà plus. M’aurais-tu entendu ? N’aurais-tu pas pris ton envol pour un ultime voyage ? J’ai préféré me taire et attendre. Aujourd’hui, je le sais : j’ai eu tord. Je n’ai fais que retarder ce moment que je vois se profiler aux ombres de ton visage.

Tes voyages, de plus en plus longs, te ramènent de moins en moins prés de moi. Tu n’es plus que l’ombre  de ce que nous avons été.

Ton dernier voyage approche. J’ai passé tant de temps sur le quai que je connais maintenant l’heure de tes départs, celle de tes retours et quelques uns des méandres de tes itinéraires. Et je sais, depuis quelques jours déjà, que tu t’obliges à revenir. Ta volonté, bientôt, n’y suffira plus. Ton envie s’est déjà perdue, égarée comme un bagage trop lourd qu’on laisse derrière soi pour venir le rechercher plus tard mais que l’on ne retrouve jamais.

Dans ce bagage perdu, il y avait l’amour que tu m’avais porté, les souvenirs que nous avions construit. Et jusqu’au désir même qui avait embrasé nos corps.

Peut-être garderas-tu une trace légère de notre voyage ensemble. Comme un mot griffonné, une photographie aux coins cornés que l’on garde dans son portefeuille quelques temps avant de l’enfermer dans une boite à chaussures, au milieu des souvenirs de nos vies antérieures.

Je viens de prendre mon billet. Je le vois dans tes yeux. J’espérais tant pourtant qu’il ne soit pas si tard. J’espérais tant m’être trompée et que tu me le prouves en quelques mots…

Juste quelques mots.

jeudi 22 août 2013

L'éclablessure

Silence enseveli sous des mots de surface
Omission assurée par les yeux qui se baissent
Et la sourde souffrance soudainement se dresse
De sentir que l'on est celui qu'on efface.

Disparu des écrans, devenu transparent
Statue de sel frôlée, presque même mirage
Ecla-blessé pourtant par les gouttes sauvages
Que font l'écho salé des larmes en dedans

Blessure profonde suspendue au néant
- Puisque l'intelligence ne se prête plus
Emportée avec tout le reste de l'exclu -
Ne saigne bientôt plus que d'un vide béant

Le souvenir du sang et des mots partagés
Disparaît sous l'assaut des regards complices
Qu'on ne saisit au vol que depuis les coulisses:
Pourrait-il y avoir plus criant messager?

La mort est annoncée de cette Franchise
Que l'on m'a accusé d'avoir assassiné:
C'est au suicide qu'elle semble destinée
Quand l'amitié lui préfère la traîtrise.

Châteaulin, le 22 août 2013











mercredi 14 août 2013

Egotruisme

Je voudrais crever pour que ma mort devienne le poison de vos vies, qu'aucune de vos heures ne connaisse le repos et que vos sommeils agités par l’écho de mon absence soient des portes béantes sur un océan de regrets.

Alors peut-être seulement, goûterez-vous la saveur du venin qui coula dans mes veines quand elle ferma les yeux!

Brest, le 8 août 2013

Larmes de sang (prose dérivative)

J'irai recharger l'ombre de mon âme
A l'encre noire des jours sombres
Pour maculer d'espoir
Les nuits blanches de notre amour
Puis, dans le secret silence de notre obscurité
J'enlacerai ton cœur
De mes mains écarlates
Pour l'entendre se taire
Dans un souffle infini.

Alors, seulement, nous serons éternels.

Camaret, le 13 août 2013


mercredi 26 juin 2013

Combat

Se battre. Ne rien lâcher. Reprendre pas à pas du terrain sur le reflet inconnu du miroir. Relever la tête et rendre coup pour coup à l'indicible peine qui assène des salves de blessures invisibles. Chercher dans la rage de son inquiétude et de sa peur, le courage qui, d'un revers vengeur, expulsera ses démons dans un gouffre plus profond que celui qu'ils ont creusé. Les noyer avec soi pour renaître des cendres de celui qui est devenu après avoir été. Garder la flamme au cœur, celle qui fait briller le sourire apparent et continuer de chercher la brise salutaire qui, pénétrant à nouveau dans l'antre mortifère aux parois graniteuses, soufflera sur les braises éparses de l'ancien bûcher pour le porter à l'incandescence salvatrice qui saura consumer les restes du présent afin que ne survivent pas les meutes glapissantes des enfers.

Mettre un genou à terre, parfois, c'est prendre de l'élan.


TER 854841 - Châteaulin - Brest, le 26 juin 2013

mardi 25 juin 2013

Tentative Surréaliste

Laisser l'encre m'irriguer, directement du cerveau à la page, artères et veines devenues bouillonnantes pour qu'explose l'orage, la violence des mots rentrés, tempête de particules sur l'éclair blanc d'un rectangle innocent.
Peut-être saurais-je alors percevoir en ce jour dans ma persévérante pusillanimité l'évidence d'un sentiment de persécution persistante.
Et alors, soit! Il en sera ainsi et les vents élogieux cesseront de faire tinter les cloches qui firent ma renommée pour les laisser tomber et se répandre en un assourdissant vacarme sur les cicatrices douloureuses d'un passé silencieux.
Et cette bile infecte, logorrhée nauséeuse de phrases vaines cherchant à sceller le destin qu'elles me choisissent sous l'apparente lucidité de mots suspendus à la compréhension nécessaire de ceux qui les précèdent, coulera le long des sillons rances que l'intransigeance de mon orgueil creusa dans les années noires où mon humanité sombra, cédant à l'appel de la barbarie et de l'immondice, noyée dans les profondeurs abyssales et fauves, frêle esquif à la dérive trouvant à s'abriter sous l'insolent soleil d'un nombrilisme artificiel.
Une fois les remparts détruits, il reste toujours des ruines.
Châteaulin, le 25 juin 2013

samedi 22 juin 2013

Ces majestés des ports

Tranquilles et puissants, veillent ces échassiers
De la pointe du jour au plus noir de la nuit
Insensibles aux vents dans leur robe d'acier
Défiant les ciels lourds d'être chargés de pluie

Déchiquetant l'azur de leur (hautes) silhouettes
Ils sont dans l'or du soir des joyaux ombrageux
Délicates brisures que quelques (vols de) mouettes
Assignent en perchoirs, hardis et outrageux

Dans le petit matin, ces majestés des ports
Sous la main de l'homme, redeviennent sujets
Exécutant sans fin et presque sans effort
Tels des métronomes, leur laborieux trajets


Brest le 22 juin 2013

vendredi 17 mai 2013

Le musée des âmes usées

Aux murs du musée des âmes usées
J'accroche les toiles de visages
Figés de sourires tristes ou amusés
De n'avoir souffert que des vernissages
 
Car la muse est usée
Une fois que mes pas sages
Ont fini d'abuser
Mes désirs de passages
 
Et devant les murs murmurent
Les aimantes qu'outragent
Les corps en peinture
De mes prochains naufrages
 
 
Brest, le 17 mai 2013
 

Démo de jeux de mots

A cause de mon amour des plinthes
Je suis au pied du mur
Et mes amour des feintes
Jamais ne se fissurent

Pardon, je voulais dire :

A cause de mon amour des plaintes
Je suis au pied du mur
Et mes amours défuntes
Jamais ne se fissurent.

 
Brest, le 17 mai 2013

mardi 14 mai 2013

Jeu de l'être (II)

La peine intense, soulagée de haine
Sera pénitence bien plus sereine.
 
TER n°854810, le 14 mai 2013

lundi 29 avril 2013

Le bal des bus (sonnet récréatif)

La valse ouvre le balbutiant bal des bus
Sur la piste d'asphalte des rues désertes
Suivant la cadence imposée du chorus
Des signaux de feux, couleurs rouges et vertes
 
Dans un parfait ensemble la danse poursuit
Sa progression sensible vers le jour naissant
Laissant dans son sillage s'éteindre la nuit
Au rythmes des néons, aussi disparaissant
 
Le soleil ascendant efface les traces
Des souvenirs du crépuscule qui sombre
Chassant dans sa course les parcelles d'ombre
 
Les rues se sont emplies ainsi que les places
On ne distingue plus la danse des transports
Qui ne cesse pourtant de déplacer nos corps.
 
 
Brest, le 29 avril 2013

vendredi 26 avril 2013

L'ombre de moi-même

Les chasseurs de démons que je m'inocule
Croyant qu'ils sauront me guérir de mes peines
Attendent, hélas! sournoises tarentules
De s'écouler en flots mortels dans mes veines
 
Je crois être vivant
Mais ma flamme vacille
Comme celle du briquet
Qui lèche la cuillère
Réchauffant pour mon sang
Le venin que l'aiguille
Injectera d'un trait
Dans mes pourpres rivières.
 
Sous ma peau diaphane
Vie et mort s'enlacent
Inexorablement
Dans un nouveau shème
Qui bientôt me condamne
A laisser à ma place
S'installer lentement
L'ombre de moi-même
 
 
Brest, Châteaulin le 26 avril 2013

jeudi 21 mars 2013

Féminités

à Shape
Ton corps en page blanche
Pour pouvoir y poser
Ce que sa vue déclenche
En quelques traits osés:
 
L'échancrure de tes ombres
Savamment essaimées
Que mes lèvres dénombrent
Quand tu me laisses t'aimer
 
La douceur de ta peau
Ses tendresses secrètes,
Ô frémissants drapeaux
Dés qu'en vient la conquête
 
Les boucles en cascade
A ton cou, ruisselantes
Invitent à la noyade
Mes mains concupiscentes
 
L'appétissante rondeur
De ces fruits doux, nacrés
Qui protègent ton coeur
De mes baisers sucrés

Tes courbes délicieuses
Suprêmes gourmandises
Des heures audacieuses
Où nos corps s'harmonisent
 
Tout ton être, sirène
Incitant mes caresses
Et devenant l'arène
De toutes mes hardiesses

Et mes soirées de veille
En hommage, offertes
A toutes ces merveilles:
la page est recouverte.


Châteaulin, le 21 février 2013

Les cris vains

Ecrivain de mes cris vains,
Je fais bruisser dans les rameaux
Le faible écho des rares maux
Qui remonte de mes ravins
 
Je les ai creusés de mes mains,
Ces gouffres bordant mon chemin,
Pour habiller de profondeur
Le silence de mes erreurs
 
Mais il ne pousse que des rimes
Dans l'artifice de l'abîme,
Des fleurs mortes que j'arrime
Tant bien que mal en haut des cimes
 
 
Brest, le 20 mars 2013

mardi 15 janvier 2013

Vie

Tant de venin coule encore dans mes veines
Qui ne saurait pourtant annihiler mes peines.
Combien en faudra-t-il pour que dans l'overdose
Je trouve le repos qui soigne l'Ecchymose?
 
Ce bleu, cette blessure qui survit sans effort
Au plus profond de moi alors que sur mon corps
Nulle trace de la mort qui grandit en son sein
Et qui tue bien plus sûr que le vide abyssin.
 
Dans ce poison de vie cultivé chaque jour,
Je puise sans répit les douleurs d'un amour
Qui me fera passer de la vie à trépas
Et même le savoir, hélas, ne guérit pas
 
Brest, le 14 janvier 2013

vendredi 11 janvier 2013

Papillon

Je me retourne aujourd'hui et je comprends
La chance qu'il a eu, qu'il a laissé passer:
Tant d'opportunités, de chemins que l'on prend
Pour ne pouvoir parler du bonheur qu'au passé.
 
Mais je l'ai vu "soleil", et ses rayons perçants
Ont labouré ma peau jusqu'à toucher mon coeur
L'ont couvert de lumière, ont réchauffé mes sangs:
J'ai savouré le miel qui délivre des peurs
 
Et puis sans prévenir, la sensation de vide:
j'ai dû trouver la force de briser le cocon
Qu'il avait abîmé pour me voir "chrysalide"
Et libérer aux vents mes ailes de papillons
 
 
Châteaulin, le 11 janvier 2013

lundi 7 janvier 2013

Puits sans fonds

Des flots d'ombre
Dans les abysses
Des puits sombres
De ses iris
 
Tristes tombes
Où ne subsistent
Ni colombes
Et ni phénix
 
Regard cendre
Qui éteint
Dans ses méandres
Les beaux matins
 
 
Châteaulin, le 7 janvier 2013