samedi 25 septembre 2010

Pays de liberté

Ce matin tu me condamnes
Moi, le Rom, le gitan, le tzigane
A déserter ton ciel
Le sceau est officiel.

J’aimais tant tes lumières, pays de liberté
Tes villes, tes villages et tes campagnes
Tes bords de mer, le soleil de tes montagnes
Je te connais mieux que toi, je le dis sans fierté

En roulotte d’abord et puis en caravane
J’ai couru tes chemins, la moindre de tes routes
Enduré tes craintes, souffert de tes doutes
Je les ai consumés dans mes danses gitanes

Mais tu m’en as tant voulu de n’avoir pas de murs
Jaloux de mes voyages, de mes grosses voitures
Que ce matin, c’est toute une brigade
Qui vient pour m’expulser de mon camp de nomade.

Tu veux me reconduire par delà tes frontières
Moi qui n’en ai plus eu depuis des millénaires
Accroché aux étoiles, guidé par les saisons
Quand ton peuple se scelle aux murs de ses maisons

Quand tu ne seras plus aveuglé par la peur
Tu devras faire face à la réalité
Et aux murs des mairies, retirer tes valeurs
Au moins de liberté et de fraternité


Brest le 25 septembre 2010

mardi 14 septembre 2010

Heureux

Et il y a ta main qui s’enfuit de la mienne
Qui glisse doucement vers une liberté
Que notre amour avait placé en quarantaine
Heureux que nous étions de nous être enchaînés

Et il y a tes yeux qui ne voient déjà plus
Qui, s’ils brillent encore, ne brillent plus pour moi
Qui furent l’océan où je me suis perdu
Si heureux que j’étais de me perdre en toi

Et il y a ton corps, absent entre mes mains
Alors que sa chaleur émerveillait mes sens
Quand heureux nous sourions de notre dépendance

Et il y a ta voix qui peu à peu s’éteint
Laissant le souvenir de ces mots prononcés
Quand heureux nous vivions notre mort annoncée


Brest le 14 septembre 2010

Vivant

Je me garde vivant pour la paix à venir
J’arrose ma colère de mon sang bouillonnant
Détournant ta lumière pour la faire périr
Dans l’ombre de mes ombres, dans mes profonds néants

Je cultive ma rage puissante et indomptable
J’abreuve de ma haine mon cœur écartelé
Pour qu’il batte encore la mesure implacable
Du requiem d’un amour aux silences martelés

Et puisque le sommeil a quitté ma demeure
Puisqu’il n’y a plus rien pour calmer ma douleur
Chaque jour s’amoncelle un peu plus de peine

Quand j’aurais su noyer sous son poids ma rancœur
Quand plus aucun espoir n’éclairera mes heures
Le glas aura sonné de mes amours vaines.


Brest le 14 septembre 2010

lundi 6 septembre 2010

A l'ombre de Saturne

Allongés, alanguis
Reposés et repus
Le désir endormi
Les corps encore émus

Les peaux toujours humides
De la fièvre nocturne
Petit bonheur timide
Dans l’ombre de Saturne

Puis le souffle un peu court
Dans la nuit qui s’achève
Exhale au petit jour
Les derniers de nos rêves

Et la mélancolie
Se repaît des souvenirs
Quand au matin le lit
S’est vidé des soupirs


Brest le 6 septembre 2010