lundi 2 octobre 2017

La poétique de l'invisible

inspiré par l'exposition éponyme
d'Alan SANQUER
La rue,
Tu l'as connue, la rue?
Celle qui s'insinue
Celle qui pue
Celle qui tue
Celle qui te colle au cul
Et te bouffe tout cru
Entre les crues et les décrues
Des vins cuits et des grands crus
Des gens cuits et des gens crus
Aux traits creusés, aux yeux perdus
Aux cris tapis, aux toux accrues?

La rue, tu l'as connue, la rue ?
Tu t'es connu recrue
De son armée d'intrus
L'invisible, l'exclus
Le détruit, le détritus
Pour qui la fin est un début?
Combien t'en as connu
Des gueux, des princes, des rois déchus
Des célestes qui ne brillaient plus
Des doux rêveurs, des fous fourbus
Des enragés, debout, têtus
De ces illuminés qui tonitruent
Et de tous ceux qu'on n'entend plus?

La rue, tu l'as connue la rue?
Ce refuge de reclus
Citadins d'étoiles repus
De les avoir tant et trop vues
Désabusés, usés d'abus
Perclus et courbatus
- A force de pluies drues
De nuits sur des bancs nus
Ou de battues de jeunes tordus -
Survivants bientôt vaincus
Sursitaires de sans-issues
Sous nos regards, disparus


Brest, le 2 octobre 2017


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